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Optimisation de la production grainière à bas intrants

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Motivations

Je fais partie des groupes DEPHY Grandes Cultures de l’Aude qui s’intéresse à la diversité génétique à l’échelle de la parcelle. En parallèle, les réseaux DEPHY Polyculture élevage ont travaillé l’intérêt des méteils grains ou fourragers. J’ai pu observer les avantages des mélanges variétaux et des cultures ou couverts associés.

En 2016, je suis passé en AB, dans une logique de mise en place d’un système bas intrants, en cherchant à maximiser le volume récolté sur mes parcelles.

Globalement le mélange semé permet de diminuer la pression des bio-agresseurs observés :

  • La densité de semis et les différents ports des plantes limitent la présence des adventices.
  • La diversité des espèces limite l’appétence des ravageurs spécifiques et limite leur nuisibilité.
  • Le mélange génétique ralentit le développement des maladies
  • Les différents besoins (éléments minéraux, lumière, eau) des plantes permettent une meilleure valorisation des ressources en situation de contrainte.

Je suis convaincu que ces associations assureront la pérennité des systèmes à bas intrants.

Mise en pratique

Optimisation de la production grainière à bas intrants : ma façon de faire

Pour commencer, j’ai mis en pratique une association maitrisée par les producteurs en polyculture élevage : l’association orge/pois pour un débouché alimentation animale. Globalement, l’itinéraire technique est proche de celui d’une céréale d’hiver :

Octobre : Je prépare ma parcelle pour réaliser un semis sur un sol propre et bien nivelé pour assurer l’efficacité des interventions de désherbage mécanique le cas échéant. Le dernier passage est réalisé au vibroculteur à cœurs pour un « binage » intégral de la parcelle (voir fiche n°1 d’AGLAE, pratique détaillée par Damien Carpene).


Novembre / décembre :

Je réalise mes semis. L’état du salissement des parcelles détermine la date de semis. Je sème avec un semoir à céréales classique, en 1 seul passage, les deux espèces mélangées. Je mélange les semences d’orge et de pois dans une remorque qui me sert de réserve pour remplir mon semoir. Mon mélange consiste à mettre 1 dose de céréales (orge : 250 à 300 g/m² soit environ 120 kg/ha) et ½ dose de légumineuse (pois : 40 à 50 graines/m² soit environ 90 kg/ha). Le mélange est à adapter en fonction du salissement et de la réserve hydrique des parcelles. Les semis de méteil demandent une bonne logistique d’approvisionnement.


Janvier / février :

Si nécessaire, un passage de herse étrille ou de houe rotative entre les stades 3 feuilles et redressement de la céréale, et les stades 2 feuilles et formation des vrilles du pois. L’effet de l’association sur les adventices autorise les impasses de désherbage.


Juillet :

La récolte se réalise classiquement à la moissonneuse-batteuse avec un réglage moyen entre les 2 espèces. Les moissonneuse-batteuse type axial ou avec un double batteur permettent un meilleur dépicage (réglage du batteur à l’entrée pour l’espèce la plus sensible à la casse, réglage à la sortie pour l’espèce la plus difficile à séparer). Les graines sont triées grâce à un trieur – séparateur rotatif.

Réseau & partenariat

  • Témoignage élaboré en partenariat avec la Chambre d'agriculture de l'Aude

L'exploitation

Accès aux ressources

Avis des experts du COQUAL

« C’est une technique qui trouve sa place dans les systèmes de production avec une capacité de gestion des lots post récolte. Un soin particulier doit être porté à la qualité de la récolte pour permettre un bon triage. Cela nécessite d’avoir le débouché et d’être en capacité de trier ou de faire trier. Cette pratique fonctionne très bien en 0 intrant mais fonctionne aussi dans des systèmes en polyculture-élevage avec apport modéré d’azote (30-50 u), notamment sur des parcelles avec des problèmes de salissement ou à potentiel limité. Le mélange d’espèces est réellement bénéfique aux deux espèces, dont le développement est stimulé par leur « mise en concurrence » et va de plus permettre de maintenir la qualité des sols. »

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