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Adaptation de la fertilisation : un levier pour limiter les pressions en bioagresseurs

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Motivations

J’ai décidé d’adapter la fertilisation à l’échelle de mon système pour apporter « la bonne dose au bon endroit et au bon moment », et ainsi répondre au mieux aux besoins des plantes à chaque stade clé de leur développement. Je souhaitais optimiser ma conduite d’un point de vue des résultats techniques (rendement et qualité) et économiques (charges d’intrants et de mécanisation).
C’était également pour moi un levier à mobiliser et à combiner à d’autres mesures prophylactiques afin de limiter les pressions en bioagresseurs sur ma culture, ainsi que pour limiter le risque de verse, notamment sur orge.

Mise en pratique

Adaptation de la fertilisation : ma façon de faire

Exemple sur la culture du blé :

Je base ma stratégie de raisonnement sur quatre principes :
• Un calcul de ma dose prévisionnelle avec la méthode du bilan
• Un fractionnement en trois ou quatre apports
• Un bon positionnement du 1er apport : généralement fin février / début mars, après mon intervention de désherbage
• En cours de culture, l’ajustement de la dose prévisionnelle aux besoins réels de la plante : initialement avec le N-Tester, et désormais avec la modulation intra-parcellaires par satellite

 

Le fractionnement des apports pour une alimentation maitrisée de la céréale (exemple 2020)

• 1er apport avec ammo 33.5 le 15/03 (65 U N) : j’attends généralement le plus possible pour réaliser ce 1er apport, mais cela dépend aussi des conditions de semis, de l’état végétatif des plantes et du précédent. Selon l’état des céréales lié aux conditions de l’année, je peux être amené à faire un apport supplémentaire plus précoce (soit 4 apports en tout), comme en 2019 avec une intervention le 15/01. J’apporte dans ce cas un maximum de 30 U de N afin de tenir jusqu’à épi 1 cm voire 1 nœud, tout en limitant la disponibilité de l’azote pour les adventices.

• 2ème apport avec sulfate d’ammo 21 + 57 S le 03/04  (20 U N) : Je réalise le 2ème apport avec du sulfate d’ammo car c’est la manière la plus simple d’apporter du soufre. C’est un passage supplémentaire comparé à un apport de soufre liquide au désherbage, mais je trouve que les unités sont plus importantes et beaucoup mieux assimilées et valorisées par la culture à cette période. J’apporte au maximum 100 kg/ha. C’est surtout l’intérêt du soufre qui est recherché pour cet apport.    

• 3ème apport le 01/05 avec ammo 33.5 le 01/05 (65 U N) : Cet apport permet d’étaler et mieux répartir la dose totale apportée, et limite le risque de lessivage qui serait fort si l’azote était apporté d’un coup en quantité trop importante. Ce dernier apport est piloté en fonction du potentiel de rendement de la parcelle, du contexte climatique de l’année, et de l’état végétatif du blé.
J’ai recours à ces formulations car je mise sur une stratégie simple et peu coûteuse, avec des engrais basiques et pas très « techniques ». Cela me permet aussi de gérer plus facilement mes stocks car j’utilise les mêmes engrais sur céréales à paille, colza et ail.

Réseau & partenariat

  • Témoignage élaboré en partenariat avec la Chambre d'agriculture du Tarn

L'exploitation

Le témoignage de Christophe Saulières en vidéo

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Occitanie, Réguler les bioagresseurs, Leviers-agroécologiques

Avis des experts du COQUAL

Il s’agit d’une pratique très facile à mettre en œuvre et aisément transposable, qui peut aussi se gérer sans équipement de pointe, mais simplement sur la base d’observations, bien que cela demande une certaine rigueur. L’efficience de la fertilisation azotée va avoir un réel impact sur la pression en bioagresseurs, fongiques et adventices, car elle s’insère dans une approche globale de la santé végétale : elle participe à anticiper les pressions de bioagresseurs afin de les éviter et donc de diminuer les traitements phytosanitaires dès que possible.

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