Introduction de méteil fourrager pour diminuer la pression adventice et sécuriser la production alimentaire
Motivations
Nous élevons aujourd’hui 35 à 40 vaches laitières pour une production de 250 000 litres de lait par an. Nous nous sommes engagés en 2016 dans une conversion de notre système en agriculture biologique.
La crise laitière a remis en question notre fonctionnement basé sur un schéma intensif de production. L’investissement récent dans un robot de traite nous a poussé à rester dans la production laitière.
Cette conversion s’est accompagnée d’une reconception de notre système de production laitière avec l’ajout d’un atelier de transformation du lait en beurre et en crème destinés à la vente directe, en prévision de la diminution du rendement.
Nous avons aussi modifié l’assolement de façon à assurer l’autonomie alimentaire du troupeau en supprimant les cultures de vente, en abandonnant les cultures de ray grass (RGI) très consommatrices en azote et en intégrant un maximum de légumineuses en pur ou en mélange (ex: luzerne – méteils) afin de régénérer la potentialité des sols (structuration, maitrise du salissement et reliquat azoté).
Ainsi, le nouvel objectif de production de 5 000 litres de lait par vache et l’atteinte d’une autonomie fourragère ont motivé le choix de développer les méteils fourragers au sein de ce nouveau système de culture. Ces méteils répondent à nos objectifs car :
- Les rendements sont supérieurs aux graminées/ trèfle en conduite bio ;
- Ils permettent d’assurer l’autonomie azotée pour l’alimentation animale ;
- Ils ont un effet structurant sur le sol grâce aux protéagineux ;
- Ils laissent un reliquat azoté dans le sol ;
- Ils sont assez étouffants pour éviter le salissement et réduire le nombre d’opérations de désherbage par rapport au système précédent.
Mise en pratique
Méteils fourragers enrubannés pour l’optimisation alimentaire : Ma façon de faire
Le semis
Matériel : semoir combiné herse rotative
Densité de semis :
- 130 kg/ha de blé
- 30 kg/ha de pois fourrager
- 20 kg/ha de vesce d’hiver « josé »Par rapport à une culture de graminée pure, j’augmente la densité de semis (passagede 100 kg/ha à 130 kg/ha) pour la graminée du méteil car le tallage sera moindre dufait qu’on ne rajoute pas d’azote minérale.
Composition de mélange
Les critères de choix de la composition du mélange sont de deux ordres :
- Choix technique : mélange permettant d’obtenir une valeur alimentaire garantissant a minima 16% de MAT et 0,80 à 0,85 d’UFL.
- Choix économique : les mélanges de méteils sont relativement coûteux en bio et leur coût est fortement lié à la proportion de protéagineux et de légumineuses présents dans le mélange.
Le compromis technico-économique trouvé sur le système est de réaliser un méteil comprenant 50kg de protéagineux/légumineuses et 130kg de céréales.
Au niveau variétal, on a choisi la vesce « José » car elle est très adaptée au contexte pédoclimatique local. On a préféré le pois fourrager au pois protéagineux car celui-ci est plus précoce, plus compétitif en mélange et moins sensible à la verse. Ce dernier point est important sachant que des 3 espèces du mélange, la vesce a un développement végétatif hivernal plus fort qui peut conduire à des problèmes de verse. On travaille alors avec une densité de semis de l’ordre de 30 à 40 kg/ha maximum.
La récolte
La récolte est faite au stade fin de montaison/début d’épiaison de la céréale car c’est le stade physiologique qui maximise la valeur énergétique du fourrage plutôt que le rendement.
Valeur moyenne du fourrage : UFL : 0.82 MAT : 16 % avec environ 40 % de légumineuses PDIN 95 PDIE 65 |
Réseau & partenariat
- Témoignage élaboré en partenariat avec la Chambre d'agriculture de l'Aude
L'exploitation
Accès aux ressources
Le témoignage de Michel Bromet en vidéo
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