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Combinaison du désherbage mécanique et chimique des cutures de printemps

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Motivations

La culture de tournesol représente 30% de la sole de mon exploitation. Le désherbage chimique représente un investissement important à l’hectare pour un résultat aléatoire en fonction des parcelles et des conditions pédoclimatiques. En effet, à l’époque où j’utilisais uniquement le désherbage chimique pour lutter contre les adventices présentes sur mes cultures de printemps (morelle, ray-grass, mercurial, sétaire…), plusieurs risques d’échecs persistaient :
• les conditions sèches à l’application qui altèrent son efficacité.
• les conditions climatiques (en particulier le vent) qui rendent difficiles l’application en post-semis prélevée.
• une période où les chantiers de pulvérisation sur les différentes cultures rentrent en concurrence.
• les orages imprévisibles sur le semis peuvent créent une croute de battance qui condamne la levée de la culture et où l’efficacité du traitement au semis n’est alors plus garantie.

Fort de ces observations, j’ai fait évoluer ma stratégie de désherbage.
Les objectifs sont :
• diminuer l’usage de désherbant ;
• d’optimiser la répartition de mon temps de travail ;
• d’améliorer la gestion des adventices d’été ;
• pouvoir intervenir avec la houe rotative après un orage pour écroûter ;
• m’adapter aux différentes conditions de mon exploitation (taille et pente des parcelles).

Mise en pratique

Combinaison du désherbage chimique et mécanique sur Tournesol : Ma façon de faire

Pour atteindre mes objectifs j’ai tout d’abord investit dans du matériel de désherbage mécanique (houe rotative et herse) pensant que je pourrais passer du tout chimique ou tout mécanique. Au fur et à mesure je me suis aperçu que cette stratégie n’allait pas fonctionner sur toutes les parcelles. J’ai donc décidé d’adapter 3 stratégies différentes en fonction des conditions de mon exploitation.

Stratégie 1 : tout chimique
Conditions : parcelles avec mouillères les années humides rendant impossible l’intervention


Mise en oeuvre : avec une intervention post-semis/prélevée. Aujourd’hui exceptionnelle, elle me permet de gérer des situations difficiles (parcelles avec mouillères les années humides rendant impossible l’intervention mécanique). Je garde une base de pendiméthaline qui me permet d’écroûter les parcelles après un orage battant, mélangé à un autre produit en fonction de la flore.
Coût du produit : entre 80 et 100 €/ha.

Stratégie 2 : tout mécanique
Conditions : grandes parcelles avec peu de pente.


Mise en oeuvre : passage de herse étrille quelques jours après le semis, 1 ou 2 passages de houe rotative entre les stades « 2 paires de feuilles » et « tournesol à 30cm de haut ». Enfin, au besoin, un passage de bineuse au stade « limite passage tracteur » avant que le tournesol ne referme le rang.
Coût investissement matériel (houe rotative + herse étrille) : 30 000€.

Stratégie 3 : mixte

Le travail a consisté à trouver une base de désherbage racinaire qui ne sera pas altérée par une intervention mécanique type herse étrille, houe rotative et bineuse.
Après différents essais réalisés par les agriculteurs du réseau Dephy Grandes Cultures de l’Aude avec l’appui de Terres-Inovia, l’ACTA et la plateforme agro-écologique du lycée d’Auzeville, nous avons constaté que les produits à base de S-métolachlore, pendiméthaline et dmta-P avaient un bon comportement après incorporation avec des outils de désherbages mécaniques.
Dans la littérature, nous avons trouvé que :
• la pendiméthaline et le dmta-P pouvaient s’incorporer très superficiellement puisqu’ils offrent une sélectivité de positionnement ce qui implique de positionner la graine en dessous de la couche de d’incorporation,
• le S-métolachlore pouvait s’appliquer en pré-semis grâce à sa sélectivité sur du tournesol.

Conditions : petites parcelles (difficiles de manoeuvrer sans détruire la culture) et parcelles en dévers (difficiles à biner)

Mise en oeuvre : avec une intervention chimique à base de pendiméthaline à 800g/ha (soit entre 25 et 30 €/ha de produit), j’incorpore le produit avec le 1er passage de herse étrille quelques jours après le semis. Après observation, je réalise au besoin un passage de houe rotative entre les stades 2 et 6 feuilles. Cette stratégie me permet de réaliser du désherbage mécanique et de réduire mes charges dans les parcelles concernées. Je réduits également mon temps de passage sur la parcelle car le stade d’intervention est plus avancé que lors d’un désherbage tout mécanique (vitesse de 8ha/h au lieu de 3-4 ha/h).
Coût : pendiméthaline 800g/ha : entre 25 et 30 €/ha

Réseau & partenariat

  • Témoignage élaboré en partenariat avec la Chambre d'agriculture de l'Aude

L'exploitation

Le témoignage d'Alain Marty en vidéo

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