Colza associé à des légumineuses compagnes pour lutter contre les ravageurs

Depuis mon installation en 1993, mon objectif a toujours été de concilier la production agricole avec le respect de l’environnement et la préservation de mon capital sol.

La culture de colza est très bien adaptée à nos types de sol limonoargilo-sableux et présente un intérêt indéniable dans mon système de culture. L’augmentation de la pression des ravageurs et le souci de maintien de la fertilité des sols m’ont conduit à intégrer des légumineuses compagnes dans ma culture de colza.

N’ayant pas d’élevage sur mon exploitation, je dois favoriser un maximum de biodiversité et tout mettre en oeuvre pour maintenir la fertilité des sols qui peut se dégrader très vite si l’on n’y prend pas garde.

Semis et implantation du colza :

L’évolution des conditions climatiques rendent l’implantation du colza de plus en plus difficile. Ceci m’amène à anticiper la date de semis de colza (idéalement du 10 au 20 août) et de l’associer à des légumineuses
compagnes.

Je prépare mon sol directement après la moisson du blé avec un passage de décompacteur. Je sème début août 40 Kg/ha de féverole à la volée, que je recouvre avec le semis en combiné de 20 Kg/ha d’un mélange de
lentille, vesce, et trèfle d’Alexandrie (Puzz Ferti Start RAGT).

Je choisis également d’associer 8% d’une variété de colza très précoce (RGT Troubadour) à ma variété de colza d’intérêt, qui servira d’appât pour les méligèthes à la floraison du colza afin de m’éviter un insecticide en
végétation.

La gestion des intrants dans l’itinéraire du colza associé :

Herbicides : Je n’interviens plus avec un herbicide systématique au semis afin de préserver les légumineuses compagnes. Le semis précoce de colza favorise la flore adventice estivale (amarante, chénopode, mercuriale…), moins préjudiciable pour l’implantation du colza. J’évite le précédent orge afin de ne pas avoir à gérer ses repousses envahissantes et d’attendre fin novembre pour le positionnement d’un herbicide racinaire à base de propyzamide (Kerb ou Yago) pour maitriser les graminées diverses (repousse de blé, pâturin, vulpie…) y compris les résistantes (ray grass, vulpin). Je profite du passage de ce dernier pour y ajouter un antidicotylédones (Mozzar) dans le but de maitriser les coquelicots, géraniums, gaillets, laiterons… et stopper le cycle des légumineuses compagnes.

Insecticides : Les légumineuses compagnes perturbent les ravageurs d’automne que sont les altises et les charançons du bourgeon terminal. J’économise ainsi un à deux insecticides, ce qui réduit d’autant mes
IFT hors herbicides et mes charges de 20 à 40 euros/ha (coût du passage compris). L’association de RGT Troubadour (variété de colza très précoce) me permet de ne plus réaliser un insecticide contre les méligèthes.
Je suis obligé d’intervenir tout de même contre le charançon de la tige fin février.

Azote : Le colza profite des reliquats azotés des légumineuses compagnes détruites à l’entrée de l’hiver, ce qui me permet de réduire la fertilisation azotée de 25 unités (150 U de N apportés).

Fongicides : Je fais un passage à la chute des pétales du colza pour lutter contre l’oïdium.